« Le Suffrage Universel, c’est la lumière en plein jour.
En lui toute force est obligée de s’exprimer,
toute conscience de se livrer. »
Jean Jaurès.
Un étonnant succès.
Il y a quelques mois j’avais envoyé une lettre ouverte à Elio Di Rupo portant sur la dramatique paupérisation sociale, économique et politique de la région bruxelloise. Cette lettre dont la presse flamande a abondamment parlé a été un véritable phénomène, elle a été visionnée par plus de 16.000 personnes en une semaine ! Jamais, le blog que je tiens, épisodiquement depuis 2009 n’avait connu un tel succès. On peut donc supposer que ce que j’exposais devait répondre à une certaine attente. J’en reviens aux échos dans la presse, du côté francophone, seuls la DH et le Vif l’express en ont fait état… Il m’est revenu que certains, en haut lieu, estimaient qu’il valait mieux ne pas évoquer cette analyse sans concession du chaos bruxellois. Or, c’est bien de cela qu’il s’agit. Je démontrais que rien ne pouvait fonctionner à Bruxelles et que le mille-feuille institutionnel s’ajoutant à l’invraisemblable machine à gaz politique ne pouvait conduire qu’au désastre. Nous en avons maintenant une singulière démonstration. Aujourd’hui, la preuve est faite… la preuve par les tunnels.
D’abord un peu de (mauvaise) cuisine électorale.
Comme je l’avais souligné à Bruxelles les principes du suffrage universel sont violés.
En effet, le collège électoral où sont cantonnés les candidats flamands répond à des normes différentes de celles imposées aux Bruxellois francophones, logique imparable dans la mesure où 14 sièges sont automatiquement réservés à un corps électoral considérablement réduit par rapport à celui des 75 sièges francophones.
De qui Mr. Smet ministre de la mobilité est-il l’élu ? De qui est-il le ministre ?
J’évoque sa situation dans la mesure où il a en charge la mobilité, mais comme on le verra son cas ne diffère pas des autres néerlandophones élus à Bruxelles.
Il m’a donc paru intéressant de reprendre certains chiffres de la dernière élection régionale
Constatons d’abord que le collège électoral flamand correspond à 9,1 % de celui des francophones. Dans le groupe Nl., Mr Smet réalise 5,05 % des voix. Ce qui n’est déjà pas exceptionnel sur 53.379 électeurs. Mais il y a mieux… Une fois nommé ministre, il devient l’élu de tous les bruxellois, quel que soit le collège électoral auquel il appartient, or le nombre d’électeurs total était en 2014 de 637.689, donc Mr. Smet est ministre de la mobilité à Bruxelles en représentant 0,42 % des voix ! En effet, par un tour de passe-passe institutionnel, les élus du collège flamand devenant ministres, le sont, non pas pour les matières limitées à leur communauté mais pour tout Bruxelles !
Pour ne pas faire de jaloux, je note que la charmante Mme Grouwels ne représente que 0,34% des voix et l’étonnant Mr De Lille 0,32%.
Tous deux furent, avec de tels scores, ministres bruxellois.
Je n’évoque pas les résultats des 14 élus flamands dont certains sont députés avec quelques centaines, voire quelques dizaines de voix ! Pour être simple, il suffit de dire que ces gens nous gouvernent mais nous ne les avons pas élus!!!
Des révolutions ont eu lieu pour moins que cela !
Y a – t – il un autre état démocratique où un tel mécanisme si insolemment injuste peut exister ?
Comment dans ces conditions accorder la moindre légitimité à de tels élus, à de tels ministres. Nous sommes en pleine dérision. Or, sans légitimité pas de démocratie. Il est aussi permis de se poser des questions sur les rapports que de tels « ministres » entretiennent avec leurs compétences, quelle vision ont-ils d’une population dont ils ne sont les élus qu’à raison de 0,42 % ! Ont-ils de quelconques devoirs envers un électorat qui ne les a pas élus ? Ont-ils des devoirs envers cette population à laquelle ils sont électoralement étrangers ?
On n’ose imaginer une situation semblable en Flandre ou en Wallonie. Jamais cela n’aurait été accepté. Si cela ne soulève aucune objection à Bruxelles, c’est que nous ne sommes pas une région, nous disposons d’aucune identité. La classe politique bruxelloise ne réagit pas car elle vit, fort bien, de cette situation, pourquoi en changer… Jusqu’au moment où les faits viennent, selon l’expression consacrée, leur mordre la nuque ! Avec les tunnels, nous touchons la preuve de l’incapacité de ce mille-feuille, non seulement de répondre aux besoins de la population mais bien plus essentiellement d’assurer sa sécurité… et cette chose toute simple la liberté de circuler !
Les tunnels ou la piscine ? En somme nager ou circuler à Bruxelles !
Comment s’étonner dans de telles conditions que Mr. Smet trouvait judicieux de consacrer 27 millions d’euros pour l’érection d’une piscine sur le canal. Pas d’argent pour l’entretien des tunnels mais une somme énorme pour un « caprice » de bobo en mal d’originalité ou nostalgique de la piscine De Ligny qui, installée à Paris sur la Seine, fut un haut lieu de la drague. Contrairement à ce que j’ai lu ici ou là, ce ne fut pas un projet en l’air comme il y en a tant !
Non ! Après un moment d’ahurissement, un accord était obtenu, je puis assurer que même Moureaux s’était rallié à ce projet qu’il estimait « sympathique pour sa population qui l’été pourrait ainsi nager en plein air. » Je suppose sur base d’horaires séparés pour les hommes et les femmes !!! Attention, ne pas déplaire aux si sympathiques barbus ! Il me l’a dit personnellement. J’en suis resté comme deux ronds de flan ! Nous n’avons évité cette scandaleuse bêtise que parce que Mr Smet a été remplacé par Mr De Lille qui avait d’autres priorités… cyclistes celles-là.
Mais ce qu’il faut retenir, c’est que le gouvernement bruxellois, de par le blocage dont est susceptible chacun de ses 8 membres, est soumis à toutes les élucubrations… De toute façon, c’est toujours les contribuables qui payent. Pourquoi se gêner ? Ainsi au cours de la même législature où Mr. Smet songeait à sa piscine, Mme Huytebroeck faisait installer dans les parcs bruxellois des WC finlandais coûtant plus de 17.000 euros pièce… oui, oui vous avez bien lu, 17.000 euros pièce ! Après leur installation, il a fallu les démonter et les réinstaller car ils polluaient la nappe phréatique supérieure… étonnant non !
Mais comment refuser à l’Ecolo Huytebroeck son petit caprice ministériel car elle aussi, si on n’acceptait pas de lui céder pouvait bloquer l’exécutif bruxellois pendant des semaines ou des mois, alors un moment de honte étant vite passé, elle a eu ses coûteux jouets. Les promeneurs bruxellois qui usent des précieux édicules en connaissent-ils le prix ? Ils ne devraient s’y soulager qu’avec le profond respect que l’on montre à ces cathédrales de la stupidité !
Pourquoi les tunnels n’ont pas été entretenus ?
Non ! Il ne s’agit pas du manque de moyens budgétaires… Il y a une raison fort simple, simpliste mais que curieusement personne ne mentionne… Réparer les tunnels NE RAPPORTE AUCUNE VOIX ! IMPACT ÉLECTORAL ZERO !
Voilà la raison, la vraie, l’unique, la seule. Une piscine sur le canal, oui, ça c’est original, porteur, la presse va en parler, des pistes cyclables ou des garages pour vélos, super très bien, c’est tendance, des WC finlandais, magnifiques, exotiques… mais les tunnels franchement qui en parlera ? Quelle visibilité médiatique, quel impact électoral…,invendable politiquement, alors… on a attendu des jours meilleurs ! Jusqu’à ce que les plaques de béton en aient marre et décident de se détacher.
D’inquiétants tunnels.
Les hasards de la vie m’avaient conduit à rencontrer le DG des travaux publics qui fut chargé de construire certains d’entre eux. Il ne m’avait pas caché ses inquiétudes en cas d’incidents majeurs. Jusqu’ici les blocs de béton qui se sont détachés n’ont blessé personne mais comme chacun le sait… le pire n’est jamais certain mais n’est jamais décevant !
A l’époque où elle était gouverneur de Bruxelles, Mme Paulus de Châtelet avait à de nombreuses reprises attiré l’attention de Picqué sur certains dangers liés aux tunnels, non seulement elle n’avait pas été écoutée mais en outre, elle était considérée comme une empêcheuse de danser en rond, alors qu’elle ne faisait que son métier avec sérieux et compétence. Mais cela ne rentrait pas dans les schémas-directeurs de la gestion de Picqué ! Curieux d’ailleurs que ces notes n’aient pas fait surface et que personne jusqu’ici ne les ait mentionnées… peut-être qu’elles aussi ont été mangées par les providentielles souris papivores !
Le festival de cynisme, d’irresponsabilité, de mensonges.
Lorsque l’état des tunnels ne pouvait plus être dissimulé, qu’il n’était plus possible de se cacher derrière son petit doigt, les Bruxellois ont pu assister à un invraisemblable spectacle. C’était à qui ferait preuve du plus de cynisme, d’une effarante irresponsabilité.
À tout seigneur, tout honneur, d’abord Picqué, le roi du macadam, l’expert, le champion incontesté toute catégorie, docteur honoris causa de toutes les universités en matière de cynisme. Sa première réaction fut : » c’est la faute de l’administration qui ne nous a pas informés. » Il ne faut pas avoir lu Somerhausen ou Cambier pour savoir que l’administration est une force de proposition et d’exécution, la décision appartient aux politiques et à eux seuls, se défausser sur l’administration c’est de la lâcheté, d’autant plus qu’on découvrira au fur et à mesure que des notes existaient, nonobstant celles du Gouverneur que Picqué connaissait fort bien.
Il a dirigé la région pendant plus de 15 ans mais il n’est responsable de rien…
A ce niveau, l’hypocrisie est une forme de franchise. En ce sens, Picqué est d’ailleurs un personnage fascinant qui mériterait une thèse de doctorat.
Son cynisme distancié, rigolard est une forme de grand art. En effet, en privé, pendant ces 15 ans où il présidait l’exécutif bruxellois, il ne se cachait nullement pour dire qu’il ne croyait pas en cette région, qu’il était impossible que cela fonctionne, allant si loin dans son mépris qu’il mettait souvent très mal à l’aise ses interlocuteurs comme par exemple le ministre Cerexhe qui supportait très mal d’entendre Picqué soutenir que c’était au collège Saint Michel qu’on lui avait appris cette étonnante distance à prendre avec la vérité.
Je l’imagine, Charles Picqué recevant son énorme chèque de fin de fonction lorsqu’il quittera le plantureux fromage de la présidence du parlement bruxellois, je le vois se retournant vers nous, les « socialistes grabataires, ultimes et incertains rameaux d’une espèce bientôt disparue », abandonnant pour une fois son effroyable cynisme distancié, revenu de tout, ricanant de grossièretés, rigolard, avec un large clin d’œil, il nous lancera : » je vous ai bien eus… Jamais je n’ai été des vôtres ! « . Enfin, à l’ultime instant, les poches bien garnies, il dira La Vérité.
Et pourtant, j’éprouve pour cet homme une forme de tendresse triste, tant est perceptible chez lui l’ inguérissable blessure de l’enfance, l’irrépressible, le frénétique besoin d’être aimé caractérisant les gens angoissés par le peu d’estime qu’ils ont d’eux-mêmes, honteux d’avoir triché pendant toute une vie. On ne collectionne pas innocemment les châteaux forts en carton pâtes ! Les gens sans illusion sur la nature humaine, y compris sur eux, ont tant besoin d’être protégés… !
Quant à Moureaux, les tunnels furent un électrochoc, subitement il perdit la mémoire. Alors que rien ne se faisait à Bruxelles sans son souverain et vociférant arbitrage, il lançait un tweet laissant entendre qu’il n’y était pour rien ! Trou de mémoire brutal, le noir absolu, non ! Jamais il n’avait supervisé la répartition des fonds de Beliris, non jamais, il n’avait exigé que tout passe par Molenbeek, du moindre centime aux millions européens les plus juteux ! Effrayant alors que Picqué et Onkelinckx n’étaient au mieux que de maugréants mais soumis factotum, ne pouvant lever le petit doigt sans que Moureaux se demandât si ce doigt n’était pas un poing tendu vers Molenbeek.
Si Picqué c’est le cynisme, Moureaux c’est la lâcheté. En fait, Philippe Moureaux c’est le type qui voit le monde depuis un wagon de première classe, mais une première classe qu’il aurait refusé de prendre pour faire un bras d’honneur à son milieu, et ainsi, croit-il, mieux le trahir, sans se rendre compte que son cerveau ne conçoit le monde qu’avec les lunettes que sa caste lui a mise sur le nez, ne se rendant jamais compte de la différence entre ses fantasmes égalitaires et les « effroyables pépins du réel. »
Pour lui, le monde est une construction au départ des stéréotypes construits par un bourgeois qui a découvert le marxisme grâce aux leçons de l’un de ses domestiques. Si la réalité ne correspond pas, il suffit de changer de réalité ! Avoir été collectionneur de cactus est plus explicite qu’un long discours sur les ressorts profonds d’une telle personnalité !
Je n’évoque pas ici les réactions de Mr. Smet, de Mme Grouwels tant celles-ci me semblent en-dessous de tout, c’est le niveau zéro… et encore en été, car en hiver, c’est en-dessous de zéro !
La commission de la honte ou comment démontrer aux électeurs qu’on s’en fiche totalement d’eux !
Énorme, stupéfiant, c’est Picqué qui préside la commission parlementaire chargé de faire la lumière sur le dossier des tunnels.
C’est comme si l’on avait chargé Grouchy de présider la commission chargée de déterminer les causes de la défaite de Waterloo.
C’est comme si l’on avait chargé Gamelin, chef d’état-major Général français, de présider la commission sur les causes de la défaite de la France en Juin 40.
C’est comme si l’on avait demandé à l’ingénieur chargé de la sécurité de la centrale de Tchernobyl de présider la commission sur les causes de l’explosion de la centrale.
C’est comme si l’on avait demandé à l’ingénieur Japonais qui avait conçu le mur de protection de la centrale de FUKUSHIMA de présider la commission chargée de déterminer les causes de la catastrophe… Il y a des moments où le rire s’efface. Et pourtant non ! Au parlement Bruxellois, ils ont osé. Picqué s’est imposé, la majorité a laissé faire. Gigantesque plaisanterie, dérision totale de la démocratie et du simple bon sens. De quoi enlever sa dernière illusion à l’homme sans illusion !
Une fin de régime ?
Dans ce bourbier, l’actuel Ministre-Président, Rudi Vervoort essaye avec une efficacité, une humilité et une obstination, tranchant avec les pratiques verbeuses de son prédécesseur, de sauver ce qui peut l’être. La question est de savoir jusqu’à quand cela pourra tenir ? En tout état de cause, plus très longtemps… jusqu’au prochain accident grave causé par les négligences ministérielles ?
Il faut avoir entendu l’effarement des autorités judiciaires et policières françaises découvrant récemment l’existence de nos six zones de polices pour comprendre le décalage qu’il peut y avoir au niveau du fonctionnement normal des institutions et la situation à Bruxelles et pourquoi ne pas le dire en Belgique ! Car, en effet, qui peut douter que la situation bruxelloise est emblématique de la situation belge. Une Justice dans un état lamentable où un magistrat met publiquement en cause, à juste titre, les projets d’un ministre de la justice, où les fonctionnaires de justice sont écrasés par le nombre de dossiers, où la justice est considérée comme une loterie, où les délais rendent la notion même de justice plus qu’aléatoire ! Un pays où l’on doit interrompre une exposition car il pleut sur des toiles du XVIIème siècle, un pays où les salles des musées sont constellées de seaux pour récolter l’eau de pluie… etc. La Belgique, de toute son histoire, n’a jamais été une nation, aujourd’hui elle n’est plus un pays !
Ce long, ce très lent divorce des belges conduit à une grangénisation de toutes les institutions. Le courage serait de tirer un trait définitif et de remettre une bonne fois pour toute la problématique institutionnelle à plat… mais le mot « courage » est semble-t-il inconnu dans le vocabulaire… politique. En attendant, à Bruxelles, l’enseignement produit chaque année de futurs chômeurs … et les tunnels s’écroulent… la mobilité n’est qu’un énorme infarctus automobile… mais Picqué préside la commission sur les tunnels… tout va bien… de la même façon que le type qui tombe du vingtième étage se dit, arrivé à la hauteur du troisième étage, que tout va toujours bien… jusqu’au terrible choc final !
Allez encore un petit effort et on y est !!!
Auguste Merry Hermanus
Catherine Moureaux ou l’Hommage du Vice à la Vertu !
« Il est avec le ciel des accommodements. »
Molière
Catherine Moureaux, la fille de son papa… là aucun reproche à lui faire, comme dit la chanson… « on choisit pas sa famille… » diffuse sur les réseaux sociaux une « Carte blanche » en précisant que cette diffusion se fait « à la demande générale »… a-t-elle examiné qui soutient son étonnante prise de position ? Non, pas la peine, elle vise une population bien déterminée… et basta ! Résultat électoral oblige ! Son axe d’attaque, les tenants de la laïcité « dévoyée », ceux qui en refusant le port du voile lors des accompagnements de voyages scolaires commettent, je cite « une grave violence symbolique », ceux qui organisent une « discrimination institutionnalisée », ceux qui refusent les « accommodements raisonnables », ceux qui menacent les parents et les enfants par « une application étroite du principe de neutralité », ceux pour qui la laïcité est « un mur d’intolérance isolant une minorité. » Minorité… à Molenbeek… vraiment ? Bien bonne, elle annonce qu’elle a fait « le choix d’inscrire ses enfants dans l’école publique. »
La Loi… Pas pour moi !
Aïe ! Aïe ! Aïe ! C’est là où cela se corse. J’apprends que Catherine Moureaux voudrait à toute force que l’un de ses enfants soit immédiatement accepté dans une école de la Ville de Bruxelles. Tiens, tiens, mais pourquoi son enfant devrait-il quitter Molenbeek ? Pourquoi exige-t-elle que la réglementation scolaire soit violée ? En qualité de parlementaire, elle doit savoir que les changements d’école doivent répondre à des critères très précis. Elle n’a aucun lien avec la Ville de Bruxelles. Mais non ! la réglementation… pas pour elle ! Née, élevée, instruite, cette enfant de la bonne et bien nantie bourgeoisie doit être obéie… s’agit de s’exécuter, d’obtempérer… et plus vite que cela… réglementation ou pas ! Pensez donc, fille d’un papa Ministre de nombreuses fois, qui plus est Ministre d’état, d’une maman Ministre, députée, échevine, Présidente du parlement bruxellois… alors pourquoi pas un « accommodement » avec la réglementation ? Bon sang ne peut mentir !
Au cours de l’une de ses démarches, elle aurait précisé « impossible de continuer une scolarité à Molenbeek, c’est un ghetto. » Je n’y étais pas ! Je le sers comme on me l’a vendu. Mais les démarches pour changer d’école et de commune sont avérées. Pas le moindre doute ! Alors, les mamans portant le voile qu’elle défend avec tant de conviction, l’ambiance de Molenbeek… bon pour les autres… pour elle pas question ! Quelle tristesse de voir se pratiquer une telle hypocrisie. Elle me fait penser à ces curés qui disent la messe mais ne croient plus en Dieu !
Une laïcité… très électorale !
Marrant de voir que Catherine Moureaux cache son abandon de la laïcité derrière Caroline Fourest dont je viens de lire le dernier ouvrage… ce n’est manifestement pas le cas de Catherine Moureaux car l’auteure écrit sur la couverture de son livre « La laïcité n’est pas un glaive mais un bouclier » donc l’auteure est aux antipodes de la position de Catherine Moureaux pour qui ceux qui défendent les principes de la laïcité « dressent un mur d’intolérance isolant une minorité. »
J’ai déjà souligné l’étonnante méconnaissance que manifeste cette députée à l’égard de nos institutions de leur fonctionnement et de leur histoire… étonnant de la part de quelqu’un qui a dû subir pas mal de leçons d’histoire à la maison données par papa himself. Elle nous dit que la Belgique repose sur « un gros, un énorme accommodement raisonnable. » Non ! Madame Moureaux, en Belgique les défenseurs de la laïcité ont par deux fois perdu les batailles qu’en France la République gagnait contre l’obscurantisme en 1905. En 1879, un gouvernement libéral ose créer un Ministère de l’instruction publique, ce qui ne sera acquis qu’à une voix de majorité. Jusque là l’enseignement était exclusivement au mains de l’église. Les libéraux perdent ensuite les élections, se succéderont alors des gouvernements homogènes catholiques et ce jusqu’en 1914. Le gouvernement dit des gauches dirigé par Achille Van Acker essaye de relancer le combat, il est à nouveau battu et doit conclure le pacte scolaire très dommageable pour la neutralité de l’enseignement et pour la défense de la laïcité. De là à soutenir que la Belgique vit grâce à « un gros, un énorme accommodement raisonnable » il y a une sérieuse marge. Les mots utilisés sont toujours essentiels… ici ce qui compte, le marqueur, c’est le mot « accommodement », ce qui veut dire que puisque le Belgique repose sur « un gros, un énorme accommodement » d’autres, beaucoup d’autres peuvent suivre…dans les cantines scolaires, dans les piscines publiques, dans les administrations, dans les abattoirs, dans les lieux de culte… la liste, dans l’esprit de ceux sur les voix de qui compte Catherine Moureaux est, n’en doutons pas, particulièrement élastique.
« Une grave violence symbolique. »
Mais c’est bien sûr… ce sont ces ignobles laïcs intolérants qui commettent en interdisant le voile lors des accompagnements scolaires une « grave violence symbolique. » Bien voyons ! Mais Catherine Moureaux ne songent-elles pas à d’autres violences, pas du tout symboliques celle-là, en Septembre 2001 à New-York, à Madrid, à Londres, à Paris et enfin à Bruxelles ! Voilà des violences qui n’avaient rigoureusement rien de symboliques. Ah ! j’oubliais, ces violences là sont justifiées car nos pays furent colonisateurs, et n’ont pas accueilli comme il fallait les populations immigrées. En un mot, c’est de notre faute, pas la peine d’ergoter. En cela, elle suit à la lettre les leçons de Tariq Ramadan, aux conférences desquelles elle assiste au premier rang avec papa. Le fait que dans la salle où elle se trouve on vend le Protocole des Sages de Sion et d’autres livres antisémites ne la dérange semble-t-il nullement ! Sans doute que pour elle, les violences… pas du tout symboliques subies par les femmes à Cologne lors du réveillon sont dues au fait que celles-ci ne portaient pas le voile, que l’une ou l’autre partie de leur corps, un bras, un mollet, un cou, était visible alors pourquoi ne pas outrager ou violer ces femelles impudiques ! « Accommodements, vous avez dit accommodements ! »
Je vais vous dire moi, Mme Catherine Moureaux, députée de Bruxelles, ce qu’est une violence symbolique. Lors d’un conseil communal se déroulant pendant le Ramadan, sur proposition de l’échevine Turine, le conseil communal de Molenbeek est interrompu pour que ceux qui le souhaitent puissent participer à la rupture du jeûne… et donc ceux, les mécréants, qui n’ont pas participé à ce moment de religiosité conviviale, ont attendu une bonne heure assis à leur pupitre que la fête soit terminée… Oui ! cher lecteur, on en est là à Bruxelles au XXIème siècle. Voilà une « grave violence » à l’égard de nos institutions, de la laïcité et… de la liberté. Et là, on n’a pas entendu Catherine Moureaux, c’était normal… un petit accommodement parmi beaucoup d’autres… à venir, soyons en sûr !
« Pauvre petite fille riche. »
Catherine Moureaux diffuse son texte accompagné d’une photo. Je vous invite à aller sur le site de Mme Moureaux et d’examiner ce document avec attention. Il est évident qu’il ne me viendrait pas à l’idée de faire la moindre remarque sur le physique de la députée de Bruxelles, chacun le sien, et chacun doit vivre avec ce que la génétique lui a donné. Ce qui importe ici, c’est le regard. Je ne peux m’empêcher de songer à cette belle formule de Pierre Assouline « son regard la trahissait quand son verbe faisait encore illusion. » Oui ! C’est bien cela ! On le voit cette jeune femme n’est pas à l’aise avec le public de Molenbeek, c’est comme pour l’école de son enfant. Issue d’un milieu favorisé, très favorisé, elle est, on le voit sur « une terre de mission », comme disaient les chrétiens… du temps… des colonies. Tout le problème est de savoir où cesse le vrai visage, et où commence la grimace ! Catherine Moureaux est médecin, j’espère qu’elle ne bloque pas l’un de ces précieux numéros INAMI dont tant de jeunes qui eux veulent pratiquer leur merveilleux métier de médecin ont cruellement besoin.
Et le PS dans tout ça !
La dernière phrase de cette carte blanche est lourde de conséquence. Mais le sens politique de Catherine Moureaux n’est sans doute pas assez aiguisé pour en saisir les conséquences. Se rendait-elle compte qu’elle divise profondément le PS quand elle considère que ceux qui défendent la laïcité élèvent un « mur d’intolérance. » Nous étions nombreux au PS à soutenir une laïcité qui ne soit pas poreuse aux accommodements mortifères, aux petits abandons, aux grandes lâchetés rémunérées électoralement. Combien nombreux sont ceux qui se sont éloignés sans bruit, sur la pointe des pieds… Ne voit-elle pas ? N’entend-elle pas les portes qui se ferment parfois sur 40 ans de militantisme. Ce que Catherine Moureaux et quelques autres sont en train de construire, c’est un avenir qui trahit ses promesses… et comme toujours les premières victimes de cette trahison ce sont ceux qu’elle prétend défendre. Ne sait-elle pas qu’en Juin 2015 des mères maghrébines ont manifesté à Montpellier pour que les écoles cessent d’être des ghettos et que reviennent des enfants de toutes origines ! Ces femmes voilées là, car la plupart l’étaient, ne cadrent pas avec l’avenir électoral de Catherine Moureaux. Donc, on n’en parlera pas ! Comme dans le procès Dreyfus… oh ! zut ! un Juif… la question ne sera pas posée !
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