Paul MORAND « Journal de guerre – 1942-1945 » Gallimard 2023
Un merveilleux styliste... Le monde des ducs et des duchesses.
J’ai déjà mentionné ma vive admiration pour le style magnifique de cet écrivain, mais aussi exprimé l’immense mépris que j’éprouve pour l’homme. Il est à mes yeux l’un des quatre grands stylistes du XXème siècle, avec Julien Gracq, Marcel Jouhandeau et Louis-Ferdinand Céline. Pourtant au point de vue de l’abjection, il les bat tous à plate couture, et pourtant parmi ces quatre écrivains se trouvaient des sérieux challengers, Jouhandeau et Céline. Il y aurait une magnifique thèse de doctorat à écrire, comparant Morand et Céline, venant de milieux très différents mais unis dans l’ignominie. Pour moi, Morand est de loin le champion toutes catégories, niveau olympique, pas de doute. Il est bien pire que Céline, chez qui l’antisémitisme s’inscrit dans une haine générale de l’humanité, les flots de mots se bousculant en cascade dans les pamphlets ont quelque chose d’hystérique, d’halluciné. Céline voit des Juifs partout, le pape, Louis IV sont Juifs, etc. Cela n’excuse rien, cela va de soi.
Chez Morand, on est entre gens du monde, du grand monde, du Jockey club dont le président s’enorgueillissait, soulignant que la condition de membre ne reposait nullement sur le mérite, mais sur la « condition », autrement dit le statut social… On n’y mélange pas les duc avec les agrégés ! Morand y fréquentait le gratin, l’élite de l’élite, y choisissait ses maîtresses, tenait compte des codes, méprisait qui les ignorait. Imaginez un peu comme c’est important… pas de souliers brun après 18 heures, pas de cravate lignée avec une chemise lignée, ne pas toucher la main que l’on baise, mais l’effleurer… si on est à l’extérieur etc. ! Pire que les plus de 600 mitsvot du judaïsme.
Son abjection a les mains propres, les ongles impeccables, la chemise empesée, immaculée, le col dur amidonné… Mais son cerveau n’est qu’un magma putride.
Un diplomate deux fois révoqué, recasé au cabinet Laval.
Ce 2ème volume clôture la période de la guerre. On le voit passer par une multitude de sentiments, tous basés sur une seule et unique préoccupation, son intérêt personnel. Rien d’autre ne compte, ne comptera jamais, l’argent, son statut social, la poursuite d’une vie de plaisir centrée sur son unique personne.
On se rappellera qu’il faisait partie en 1940 de la mission diplomatique française à Londres. Il rentre en France alors qu’il avait l’ordre de rester sur place, il est révoqué. Il entre dans le cabinet Laval, d’abord chargé de la censure cinématographique, puis réintégré au quai d’Orsay, est envoyé début 44 en qualité d’ambassadeur en Roumanie. Il avait épousé une Grecque, devenue princesse grâce à un mariage roumain, héritière d’une fabuleuse fortune, professant un antisémitisme féroce. L’ambassadeur Morand s’agitera beaucoup pratiquant de sérieux tripotages en jouant sur le change, il s’arrangera pour réaliser une partie des actifs de la fortune de sa femme. Le personnel de l’ambassade le déteste, lui-même estime qu’ils sont gaullistes, donc des ennemis de l’Etat français sur lequel règne Pétain. Une rumeur circule visant à l’accuser d’avoir dénoncé un évadé qui se cachait à l’ambassade.
La Roumanie, puis Berne dans la Suisse salvatrice.
Il est rappelé à Paris. Le chef de cabinet de Laval, Jean jardin, obtient sa nomination comme ambassadeur à Berne, ce qui lui évitera bien des ennuis à la Libération. Il remet sa démission lorsqu’en août 44. Laval fuit en Allemagne… Lui reste prudemment en Suisse où il loue un château, se baigne dans les torrents, grimpent dans les montagnes. Il se plaint de ses conditions de vie, du froid, du manque de confort. En réalité, il dispose pour vivre d’un montant équivalent à 160.000 euros l’an ! En 1945, c’est une somme énorme. Cela ne l’empêche pas de geindre. L’Europe est à feu et à sang, mais lui ne parle que des wagons de chemin de fer où se trouvent les objets précieux qu’il a expédiés de Bucarest et qui ne sont pas arrivés… et n’arriveront jamais à son grand désespoir. C’est cette fortune et cette seule fortune qui le préoccupe en 1945 !
Un antisémite au-delà de toutes catégories.
Son antisémitisme se déchaîne toutes les deux ou trois pages. On s’aperçoit, que celui qui se veut un gentleman n’est rien d’autre qu’un nazi. Ah ! Non pas un de ces bourreaux qui plongent les mains dans le sang et les excréments, non, cela va de soi, mais ils pensent comme eux ! Son journal ne laisse pas le moindre doute à ce sujet.
Il écrit que la grande faute d’Hitler est de n’avoir pas su terminer ce qu’il avait commencé, l’assassinat des Juifs ! Il écrit cela en 1944 ! Il y a des dizaines et des dizaines de notations de ce type.
Le 26 février 1945, il note : « Ce qui a tué les Allemands, ce sont les mesures vexatoires non achevées… Rien de pire que la demi-mesure radicale. »
Il y a aussi tous les moments où il crève de trouille, il se demande si les Suisses ne vont pas l’extrader en France. Il agite ses contacts helvétiques, il en parle à cet infâme Bonnet, qui fut ministre des Affaires étrangères au moment de Munich. Il tremble en lisant les comptes rendus des procès faits aux collabos. Il se met à dresser des listes des gens qu’il aurait aidés et qui pourraient témoigner pour lui !
Le 22 août 1945, il écrit : « Le principe stalinien qu’il faut tuer ses ennemis et non les emprisonner est excellent pour un Etat : on évite les retours de Buchenwald ». Difficile de faire plus ignoble !
1 septembre 1945, il constate « Quel le manque de tact des avocats juifs au retour a indisposé tout le monde. »
La chanteuse Mireille vient lui rendre visite, il constate son « nez très Juif ».
Au moment de la bataille des Ardennes, il reprend espoir dans la victoire de Hitler, il le note, consigne des plans sur la comète. Pas de doute, son avenir sera meilleur sous Hitler qu’avec de Gaulle qu’il exècre à chaque fois qu’il le cite. Pour lui de Gaulle est un « dissident », les Français libres, des « Français dissidents ».
Il considère Laval comme « un homme très bon, très juste… Très peu antisémite » et Hitler comme un homme qui « voulait le bien mais qui s’y était mal pris ». Mais il est choqué « de voir revenir tous ces Blum et ces Bloch ».
Et toujours cet antisémitisme qui le fait écrire : « Les Juifs sont un peuple de liquidation, fins de guerre, faillites etc. » Ecrire cette horreur au moment où l’on ouvre les portes des camps et qu’apparaissent des milliers de cadavres !
Dans ces presque mille pages, il se trouve ainsi des centaines et des centaines de notations, plus abominables les unes que les autres.
Je constate aussi chez Morand une forme de vulgarité gourmée et pour tout dire assez bête. Oui, cet homme qui se voulait cultivé, excellent cavalier, amant magnifique, hyper performant… c’est lui qui le dit… était non seulement un antisémite de la plus abjecte facture mais aussi quelqu’un de profondément stupide ! Deux crimes impardonnables.
Ses journaux resteront secrets vingt ans après sa mort.
Académicien français… Quand même !
Après être rentré en France, il sera absout par le Conseil d’état qui le réintégrera avec droit à la pension, comme une autre crapule, Roger Peyrefitte qui était au cabinet de de Brinon. On vient d’apprendre, grâce aux travaux de certains universitaires que contrairement à la fable construite à la Libération, le Conseil d’Etat était entre les mains de collabos parfaitement bien camouflés qui ont joué un rôle abject dans le retrait de la nationalité française à de milliers de français.
Morand, après un premier échec dû a de gaulle, sera fait académicien français en 1968 !
Quand un média marocain traite A. Laaouej d’hypocrite !
Il y a quelques mois, j’écrivais un article où je fustigeais l’hypocrisie d’Ahmed Laaouej président de la fédération du PS bruxellois, élu, il faut le rappeler avec 6 voix d’avance sur son concurrent R. Madrane;
Je rappelais que A. Laaouej n’avait respecté aucune de ses promesses, n’avait pas organisé le congrès sur la laïcité.
Communautarisme à tout crin
Loin de là, à l’opposé, il s’est enfoncé dans le pire des communautarismes, refusant de signer la proposition des députés PS sur la laïcité, n’a consulté aucune des instances statutaires sur la poursuite à Bruxelles de l’horreur quotidienne de l’égorgement rituel, pratique une étonnante politique de nominations, à ce point « bizarre » qu’elle provoque des réactions stupéfaites dans différents milieux, s’assoie avec une parfaite désinvolture, une décontraction rigolarde sur les statuts, transformant en chiffon de papier les décisions du comité de vigilance, agit péremptoirement entouré de quelques sbires, comme lui… et comme l’est Emir Kir, convaincus qu’à Bruxelles seule la voie confessionnelle portée par le pire des communautarismes a un avenir.
Une génération livrée aux obscurantistes.
Il commet ainsi un abominable crime à l’égard de ceux qu’il dit défendre en les livrant pieds et poings liés aux pires obscurantistes alors que des milliers de nos compatriotes issus de l’immigration maghrébine ne demandent qu’à s’intégrer dans notre société, y réussissent parfois au prix d’efforts considérables, ayant souvent a affronter à la fois le racisme et les difficultés sociales que rencontrent les familles émigrées. A. Laaouej et ses semblables en empêchant ou freinant l’intégration conduisent inévitablement vers le séparatisme et les drames de toutes natures qu’inévitablement il engendrera ! C’est pire qu’une faute, c’est un crime à l’égard de l’Avenir… qui sera de lourd de conséquences catastrophiques.
Et aujourd’hui, il jette bas tous ses masques superposés, ne se privant pas de déclarer urbi et orbi que seul l’intéresse le nord ouest de Bruxelles, où selon lui, gît la réserve de voix permettant au PS de se sauver du naufrage électoral annoncé. Naufrage électoral s’entend, car le naufrage moral est total, intégral, absolu.
Les positions actuelles du PS n’étant marquées que par le confessionnalisme, le communautarisme à outrance… en un mot comme en cent, elles sont aux antipodes de ce qui faisait le cœur de la sociale démocratie… Avec ce qui s’appelle encore le PS aujourd’hui on est dans un autre monde, celui où un iman prie à La Tribune du parlement, celui où la laïcité et intégration sont devenus des gros mots, celui où on exige l’utilisation de langues étrangères pour passer le permis de conduire, celui où contrairement aux PS wallon et flamand on exige la poursuite de l’égorgement rituel. Quant aux thèmes de la campagne, ils sont exprimés de façon tellement primaire, en particulier par le chef de groupe PS R. Chahid que c’en est à pleurer… « les riches sont méchants, le budget régional en faillite… c’est la faute au ministre libéral… Apparemment Mr. Chahd ignore que les gouvernements agissent en collégialité… Il traite le MR d’extrême droite, utilisant bêtement la technique stalinienne du « tout ce qui n’est pas à 100 % d’accord avec nous est contre nous ». Les thèmes de campagne de Ridouane Chahid, ce sont les discours des miss France, le soleil chauffe et l’eau mouille !
Des propriétaires non ! D’éphémères souverains des choses transitoires.
J’en conclus que ces gens sont… pour l’instant propriétaires de la marque, du sigle PS, mais ne sont pas socialistes, le but étant de communautariser la capitale de l’Europe ! Poussant l’abjection jusqu’à faire des voix sur les morts de Gaza !
Tout ce qui précède est archi connu ! Plus personne ne peut ignorer ce total abandon.
Mais je ne savais pas que la presse marocaine… Oui vous avez bien lu… La presse marocaine a le même avis que moi sur A. Laaouej. Cela me fait songer à cette anecdote que racontait Amin Maalouf, qui se trouvant en vacances sur une plage marocaine vit une famille voilée, manifestement très religieuse, il en fut étonné et plus étonné encore quand il s’aperçut que c’était des belges ! Évoquant cette découverte, il riait à gorge déployée.
Je crois donc utile de vous communiquer cette intéressante analyse de la politique conduite par l’actuel président du PS bruxellois.
Chacun appréciera les ambiguïtés et de l’article et de Laaouej !
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Publié dans Commentaires, elections 2024
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