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Appel Solennel à Elio Di Rupo !

Antisémitisme au PS de la Région Bruxelloise ?

Il y a quelques mois, j’ai diffusé sur mon blog un article où j’évoquais les difficultés qu’il y avait à être Juif et membre du PS de certaines sections de notre région.  Cet article a provoqué quelques émois.  Plusieurs milliers de personnes l’ont lu et quelques centaines ont réagi.  La « Libre Belgique » y a fait écho, en me reprochant de ne pas avoir cité les noms des personnes que mon propos illustrait.  Pour moi, c’était une évidence, je n’allais pas moi-même pratiquer une stigmatisation que par ailleurs je démontrais pour, bien sûr, la condamner.  Par respect pour ce quotidien, que j’apprécie et lis depuis longtemps, j’ai téléphoné au rédacteur en chef en lui précisant que j’étais prêt à communiquer à son rédacteur le nom des personnes concernées par ce problème d’antisémitisme.  Les choses en sont restées là.  Hier, correspondant avec un ami sur la situation de différentes sections de l’agglomération, celui-ci écrit textuellement : « je prends mes distance de cette section en raison du niveau d’antisémitisme qui s’y développe.  De surcroît, j’en ai marre de me faire traiter de Belge de service et en sus de flamoutche. »

N’est-ce pas effrayant ?  N’est-ce pas la confirmation de ce que j’écrivais ?  Si j’en crois mon interlocuteur, il est non seulement choqué par l’antisémitisme mais également par un racisme ambiant anti-belge et anti-flamand.  Incroyable que de telles attitudes puissent exister au sein d’une formation politique, le PS, dont l’ADN politique, philosophique et moral est l’antiracisme.  Après les déclarations immondes du député Ikazban à propos d’un journaliste qui serait « une ordure sioniste », sur sa proximité proclamée avec le Hamas, organisation terroriste classée comme tel par l’ONU, après la caricature antisémite illustrant une conférence du PAC (organisme culturel émanant du PS) à Molenbeek, après les « sinuosités » de Kir, député bourgmestre de Saint-Josse, sur le génocide arménien et les Kurdes… cela fait beaucoup.  Oui !  On peut en être certain, ce ne sont donc pas là des attitudes isolées. Déjà début 2013, un président de section démissionnant de ses fonctions évoqua publiquement  l’antisémitisme qui régnait dans sa section du PS.

Ne nous leurrons pas, il y a toujours eu un antisémitisme de gauche… on en trouve la preuve dans certains textes socialistes du XIXème, où les Juifs sont immanquablement des banquiers, des usuriers sans foi ni loi,  saignant sans le moindre remord le peuple travailleur.  Ainsi, deux de mes amis ont été pendant des années fleurir au cimetière d’Ixelles la tombe d’un Communard exilé en Belgique après la semaine sanglante de mai 1871, jusqu’à ce que je leur cite les écrits antisémites du personnage.  Est-il nécessaire de mentionner l’antisémitisme stalinien et le complot des blouses blanches… mais peut-on, à ce niveau, parler de « gauche » ?

L’antisémitisme auquel sont confrontées certaines sections du PS bruxellois est pour beaucoup un antisémitisme « d’importation » lié au conflit Israélo-Palestinien, mais ce que différents militants observent, c’est une sorte d’envahissement de la logorrhée antisémite dépassant largement l’opposition à Israël.  Pour tout dire, ce qu’on entend devient proprement insupportable !  Inacceptable… une raison de plus de quitter un PS bruxellois qui semble avoir réussi son grand « remplacement de population ».  Curieuse situation qui donne raison aux pires analystes fascistes.  Il est évident qu’officiellement tout cela n’existe pas !  Personne n’entend !  Personne ne voit !  Circulez y a rien à voir !  Tout cela ce sont des bobards, des mensonges, de la bile de gens amers… qui n’en sont plus… qui osent encore écrire alors que la seule chose qu’ils devraient faire serait plonger dans un silence… éternel !  Pourtant l’histoire est là avec son cortège d’horreurs ; les choses commencent toujours par petites touches, comme un tableau pointilliste… au départ on ne perçoit pas l’idée d’ensemble… une touche de bleu, quelques larmes de verts, du rouge ici ou là, une nuance de jaune, quelques traits de violet… puis après des semaines, parfois des mois de travail, l’œuvre apparaît, immense dans son atrocité… Nous en sommes là !  « L’œuvre » risque d’apparaître, abjecte, ignoble, grimaçante, renouant avec le pire de ce que l’humanité a pu produire !

Je lance un appel solennel à Elio Di Rupo, dont je ne doute pas un instant de l’attachement aux valeurs fondamentales de la philosophie des lumières, il est urgent qu’il mette les choses au point, que les sections, toutes les sections de la fédération soient mises en garde contre cet antisémitisme qui n’est même plus rampant mais galopant !  Pourquoi ne pas imaginer que tout membre du PS au moment de son affiliation ou de sa désignation en vue de participer à une élection s’engage par écrit dans un document reprenant l’ensemble des valeurs de la gauche, en ce compris le rejet catégorique de tout racisme à commencer par l’antisémitisme. Cet engagement ensuite publié sur le site web du PS permettra à chacun de se faire une opinion.
Il faut se hâter, il est plus que temps !  

Mais de qui donc Emir Kir est-il le député ?

« Et quand il eut dépassé le pont, les fantômes vinrent à sa rencontre. »  Nosferatu

Pendant longtemps Emir Kir fut pour moi l’exemple d’une intégration réussie.  Tant dans sa vie publique que dans sa vie privée, tout me conduisait à penser qu’il était un magnifique exemple à suivre, qu’il représentait l’avenir de notre région, qu’il avait réussi la difficile synthèse entre le respect, le souvenir, la mémoire de ses racines et la volonté de s’insérer dans la société belge où ses parents avaient décidé de vivre.

Très vite, il fut la cible de ceux, nombreux, folliculaires en mal de notoriété, concurrents envieux de sa popularité,  de la rigueur avec laquelle il examinait les dossiers.  Je le soutins avec vigueur, me faisant quelques ennemis de plus… mais passé un certain nombre on ne compte plus… et d’ailleurs n’y a-t-il pas ce magnifique proverbe italien qui souligne que c’est le nombre de vos adversaires qui fait la juste mesure de votre valeur… alors à quoi bon se priver.  Je soutenais donc qu’il était odieux d’interroger constamment Kir sur le génocide arménien, le rendant quasiment responsable des horreurs commises par le gouvernement « Jeune turc » en 1915.  Je déclarais que Kir était belge, qu’il devait être traité comme tel et non comme un ressortissant turc.  Je l’aidais aussi dans sa réflexion, lorsque Onkelinx faisait la danse des sept voiles pour tenter de le faire déménager à Schaerbeek… et d’engranger les voix turques… promesse lui était faite d’être bourgmestre de Schaerbeek tant que Onkelinx serait vice-premier ministre.  Prudent, il ne tomba pas dans le piège et essaya d’être le premier à Saint-Josse plutôt que d’occuper le glissant strapontin qu’on lui dépliait dans la commune d’à côté.  J’en étais ravi.  On le sait,  j’ai de l’admiration pour Guy Cudell qui fut un vrai original de la politique, un innovateur, un découvreur ayant une vision de l’avenir de cette petite, très petite commune, la plus pauvre de Belgique.  Je fus heureux de voir Kir lui succéder, et ainsi être le premier bourgmestre issu de l’immigration diriger l’une des 19 communes, il pourrait ainsi être emblématique d’une intégration pleinement réussie… un exemple à suivre.

Peu après les dernières élections communales, il m’invita à déjeuner en compagnie d’un ami commun.  Je perçus une étonnante métamorphose, d’abord dans le ton, plus que ferme, les phrases péremptoires  s’enchaînaient tels des coups de sabre… pas de réplique possible… mais bon, l’autorité est tellement rare dans le monde politique qui préfère la médiocrité hypocrite à l’affirmation des convictions… cela changeait.

Survint alors l’inacceptable, nous évoquions les prochaines élections législatives, il déclara « toutes les élections doivent être communautaires, Fadila Laanan et Rachid Madrane n’ont rien compris, sans campagne communautaire pas de victoire possible. »  J’étais stupéfait, éberlué, quel changement, quelle transformation, plus question d’intégration, plus question même d’en parler !  Je n’avais plus le même homme devant moi, celui qui était devenu bourgmestre de Saint-Josse était exclusivement le représentant de la communauté turque.  Aucune tête ne doit plus dépasser, tout le monde dans le rang, le capital électoral, ce sont les immigrés turcs… et plus rien d’autre ne doit compter.  Je me retirai sur la pointe des pieds, observai de loin, constatant quand même que parmi ses échevins une individualité remarquable se détachait.  Mais des bruits sinistres me revenaient sur d’autres personnes de l’entourage de Kir, dont un échevin ne saurait ni écrire, ni lire le français !  Il paraîtrait qu’il apprend avec application.

Vint alors le pénible débat sur la reconnaissance officielle par la Belgique du génocide arménien.  Il ne s’agissait plus d’une position personnelle mais de la reconnaissance légale, officielle du premier génocide de cet horrible XXème siècle.  Qui peut, aujourd’hui, mettre en doute l’immensité du crime commis par le gouvernement « jeune turc » à l’égard de la communauté arménienne ?
Seules les instances officielles turques s’y refusent avec une obstination dont le grotesque s’ajoute à un négationnisme immonde.

On sait ce qui se passa au CDH où le président Lutgen n’hésita pas un instant à exclure la parlementaire voilée qui refusait de reconnaître cet acte de mémoire et de respect.  Kir tourna autour du pot, diffusa des communiqués de presse caraméliques, circonvolutions reptiliennes ne parvenant pas à cacher sa position négationniste.   Le courage dont avait fait preuve le CDH obligea le PS à mettre Kir au pied du mur.  Finalement, à un cheveu de l’inévitable, après de longs débats où Di Rupo mit tout son poids dans la balance, il vota tout en publiant un communiqué dont la casuistique rend jaloux les experts les plus pointus du Vatican.  Pour moi, la messe était dite depuis le triste déjeuner où Kir fit devant moi son « coming out » communautaire.

Et depuis quelques jours, la cerise sur le gâteau !  Il compare les Kurdes à Daech, aux pires islamistes, faisant semblant d’oublier que les Kurdes se battent depuis une éternité pour obtenir une reconnaissance nationale.  Ils furent les oubliés du traité de Sèvres qui en 1920 redessina les frontières du Moyen-Orient sans tenir le moindre compte de la réalité des peuples.  Sans doute a-t-il approuvé que pendant près de quatre ans l’armée turque a bombardé les Kurdes qui combattaient Daech, à l’époque, ils étaient à  peu près les seuls !

Comment ne pas se rappeler la façon dont furent organisés en Belgique les meetings électoraux pendant la campagne électorale de Turquie.  Plus de 10.000 personnes  lors de la venue d’Erdogan.  Mais aujourd’hui de quoi parle-t-on ?  Il ne s’agit pas d’un homme d’Etat lambda mais de quelqu’un qui installe une dictature aux portes de l’Europe .  Milliers d’arrestations, journalistes, écrivains, magistrats, militaires, enseignants aucune catégorie n’échappe à la prison.  La laïcité qui avait construit la Turquie moderne n’est plus qu’une ombre sans contenu, ne reste que la multitude des portraits de Mustapha Kemal, mais il ne reste rien d’autre alors que la Turquie pouvait être fière des pas de géants accomplis dans la modernité… n’oublions pas que les femmes turques ont voté avant les femmes belges !

Avec tristesse, je ne peux que constater l’alignement de Kir sur les positions les plus aberrantes d’Erdogan… plus question d’intégration… changement de rôle… le gentil garçon à la mise toujours soignée a endossé l’uniforme du porte voix d’un potentat liberticide qui estime qu’à Bruxelles non plus les Kurdes n’ont pas le droit d’exister !  Il y a de quoi avoir peur si l’ambiance à Saint-Josse est de même nature !

Que fera le PS ?  Rien !  Kir contrôle entre 14.000 et 17.000 voix, là est la terrible réalité du communautarisme triomphant. Le PS à Bruxelles est donc coincé entre une majorité d’électeurs d’origine maghrébine dont beaucoup souffrent de l’insidieuse pénétration des sectes fanatiques auxquels des élus islamo-gauchistes  aussi stupides que crédules font les yeux doux et un élu, bourgmestre de Saint-Josse, qui contrôle pour le compte d’un gouvernement étranger une bonne partie de la communauté turque de Bruxelles.  On en est là !  Il n’y a aucun doute que cela pose la question de la double nationalité.  Entre l’attachement à ses origines, à sa culture et l’inféodation au gouvernement d’un pays étranger, il existe une marge considérable.   Mais chut… chut… voilà des sujets qu’il n’est pas permis d’aborder… interdit d’en parler d’y faire allusion.  Qu’un élu du SP, vice Président du parlement bruxellois fasse récemment une hallucinante déclaration de soumission dans des termes moyenâgeux au roi du Maroc est emblématique.

Ceux qui peuvent encore se payer l’immense luxe de « penser »… « les derniers sioux qui refusent de marcher en file Indienne »… ceux qui ont cette incroyable audace, ont sans conteste le droit de se poser la question de savoir « de qui Kir et quelques autres sont-ils les élus ? »  Quant à Kir, pour moi pas de doute… « il a dépassé le pont… et les fantômes viennent à sa rencontre. »

Racisme à l’ULB : Démission du Professeur Brotchi !

C’est avec beaucoup d’émotion que j’ai appris, hier, par la presse, que le Professeur Brotchi avait décidé de quitter le Conseil de la Fondation de l’ULB pour protester contre la passivité des autorités universitaires face à la multiplication des incidents antisémites à l’ULB.

Dans son courrier, le Professeur Brotchi met ainsi en évidence la venue sur le campus de Dieudonné dont les déclarations antisémites sont légion, et de la simulation, par des artistes de rues, d’un point de contrôle israélien.

Le Professeur Brotchi cite aussi ce qui s’est passé au Cercle Solvay, et qui était proprement scandaleux puisqu’on y raillait le génocide !

Il est effarant de constater que c’est à l’ULB, à savoir le lieu même du libre examen, de la défense de la Liberté, et de la défense des Droits de l’Homme, que ce genre d’incident se produit.

Faut-il rappeler que Dieudonné, qui, donc, a été invité sur le campus, a organisé, à Paris, dans son Théâtre, une manifestation à laquelle il a invité le négationniste Faurisson qui, à cette occasion, s’est vu remettre un prix par un individu déguisé en détenu d’Auschwitz !!!

Vous voyez tout de suite le bon goût…et les allusions.

Il ne fait pas de doute  que nombreux sont ceux qui, grâce à l’anti-israélisme,     sont ravis de revêtir les habits de l’antisémitisme que leurs pères ou leurs grands-pères avaient mis au placard en 1944.

Qu’on soit opposé à la politique du Gouvernement d’extrême-droite dirigé par Netanyahou est évidemment plus que légitime.

Qu’on soit opposé à l’installation de colonies israéliennes dans les territoires occupés est aussi plus que légitime.

Qu’on condamne une politique que même le Gouvernement américain condamne n’est évidemment en rien critiquable.

Mais qu’au travers de ces critiques, parfaitement justifiées, de la politique israélienne, on en revienne, à l’ULB (le comble du comble !) au bon vieil antisémitisme, cela c’est évidemment une horreur, mais une horreur qui en dit long sur l’état d’esprit d’un certain nombre de nos concitoyens qui ont très rapidement basculé de l’anti-israélisme à l’antisémitisme le plus primaire.

Qui, aujourd’hui, peut encore ignorer jusqu’où cet antisémitisme a amené l’Europe entre 1933 et 1945 ?

Qui, aujourd’hui, après avoir vu ou entendu parler du film de Lanzman Shoah, peut encore ignorer les horreurs absolues où a conduit l’antisémitisme ?

J’ai eu le privilège d’inaugurer, dans les années 80, le bloc belge à Auschwitz.  A cette occasion, j’ai visité les lieux de la monstruosité humaine, guidé par Paul Halter, qui y avait été enfermé de 1943 à janvier 1945.

Il n’existe pas de mots pour décrire ce qui s’est passé dans ce lieu, et, malheureusement, dans beaucoup d’autres en Europe.

J’ai fait une seconde visite à Auschwitz quelques années plus tard, mais j’ai été totalement incapable de la refaire. J’ai attendu sur le parking le groupe de jeunes gens que j’accompagnais !

Qu’on soit obligés, soixante-six ans plus tard, de rappeler ces élémentsdémontre une forme de faillite morale de notre société occidentale !

Non ! Dans ce genre de domaine, on ne fait pas flèche de tout bois !  Il est des choses qui étaient inacceptables et qui le resteront jusqu’à la nuit des temps car elles touchent à l’essence même de l’individu, à savoir le simple respect de l’autre, le simple respect pour la dignité et la vie de l’autre !

Je mets en garde ceux qui, aujourd’hui, se vautrent dans l’antisémitisme.  Demain, ils en verront d’autres se vautrer dans l’anti-arabisme et, pourquoi pas, après-demain, se vautrer dans les plus ignobles propos racistes contre les Flamands ou contre les Wallons !!!

Le racisme n’a pas de limite !

Il faut le combattre à la racine.

Les Juifs aujourd’hui !

Les Arabes demain !

Après, les Wallons, les Flamands, et combien d’autres ?

La démission du Professeur Brotchi doit résonner comme un signal d’alarme afin que l’ULB redevienne ce qu’elle était dans les années 30, c’est-à-dire un foyer d’opposition à toutes les dictatures.

J’ai honte pour l’ULB !

J’ai honte pour nous !

Merry Hermanus
merry_hermanus@yahoo.com

La Vie, La Mort ou La Loi !

Le blog que j’ai fait ce matin a provoqué une curieuse réaction.

En effet, un ami de longue date m’a expliqué qu’avant de faire quoi que ce soit, il fallait pouvoir déterminer quelle était la commune responsable et que, de toute façon, il existait une Instance d’Arbitrage qui devait pouvoir trancher s’il y avait litige.

Je tentais d’expliquer qu’il fallait évidemment faire quelque chose en urgence dans la mesure où la situation était vraiment dramatique.

Le discours changea !

Mon ami m’expliqua qu’aujourd’hui, il y avait 50 « sans papiers » et que si on les aidait, demain, ils seraient 500, qu’on ne pouvait pas accueillir toute la misère du monde, et que, de toute façon, dans la situation complexe, du fait de la localisation du bâtiment, il fallait s’abstenir de faire quoi que ce soit !

Au fur et à mesure de cette conversation, un bruit bizarre tambourinait à un rythme régulier dans mes oreilles. A un moment donné, je me rendis compte que c’était l’accélération de mon rythme cardiaque.

Je me rendais compte que cette conversation mettait en évidence le conflit immémorial entre la loi, l’ordre, la justice, la vie et la mort.

Antigone déjà viole la loi parce qu’elle veut donner à son frère une sépulture digne.

Face à l’urgence des drames humains, y a-t-il une règle, y a-t-il une loi qui tiennent ?

J’essayais de défendre ces arguments et mon ami me répondit : « Dans un pays où existe la peine de mort, tu appliques la peine de mort » !!!

C’est alors que je me souvins que, commençant ma carrière de fonctionnaire au Ministère de l’Intérieur, mon premier acte fut de voler une page du Registre des Juifs. En effet, je voulais me souvenir que, face à certaines décisions, face à certaines lois, face à certaines situations, il faut désobéir !!!

une page du Registre des Juifs

Les fonctionnaires qui ont consciencieusement rempli le Registre des Juifs dans les années 40 ont, de fait, bien sûr inconsciemment, facilité le génocide.

C’est l’honneur de certains Bourgmestres d’avoir refusé de se soumettre à cette obligation. Malheureusement, ils furent bien rares.

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Je me souvins également que pendant mon service militaire, je rencontrais, à la Prison Saint-Léonard à Liège, un vieux et « sympathique » gendarme qui m’expliquait que la meilleure partie de sa vie professionnelle, c’était celle où il avait surveillé la frontière entre la Belgique et l’Allemagne pour refouler les Juifs qui, fuyant le régime nazi, tentaient de se réfugier en Belgique !!!

C’était un fonctionnaire zélé !

J’essayais de faire comprendre tout cela à mon interlocuteur qui resta cependant d’une totale insensibilité.

Je lui expliquais que, ce soir, il mangerait paisiblement chez lui, au chaud, dans un adorable cocon familial, alors qu’à quelques centaines de mètres, les « sans papiers » seraient dans le froid, avec quoi comme nourriture…

Je n’entends donner de leçon à personne.

Je ne me sens de supériorité par rapport à personne.

Mais je crois qu’il y a des moments, qu’il y a des circonstances où la Norme doit être la solidarité et la bonté immédiates, spontanées, et directes s’imposant à tous, et dépassant toutes les Normes qu’elles quelles soient.

Je terminais cette conversation en disant à mon ami qu’effectivement, ce débat touchait chez moi quelque chose d’essentiel, quelque chose de fondamental, quelque chose qui est simplement l’Humanité et le désir d’aider son prochain.

J’ajoute que chacun ferait bien de comprendre que, dans les bouleversements économique formidables (au sens premier du terme, c’est-à-dire terribles), nos enfants ou nos petits-enfants pourraient fort bien devenir les « sans papiers » de demain.

Songeons-y.

merry_hermanus@yahoo.com
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